Photographe Savoie, photographe Aix-les-bains, blog outdoor, aventure, micro-aventure
PRÉAMBULE.

La date est prise, le trajet fixé et les camelbacks bien fermés.
En mai, mon ami d’enfance Nicolas et moi-même, nous sommes fixés la Chartreuse comme objectif. 
Pourquoi la Chartreuse ? Parce que google image nous a bien vendu la région, on y fait un superbe élixir (cocorico vive la France et son savoir-faire) et on peut y aller et revenir en train très facilement. L’idée est de voir les paysages offerts par cette réserve naturelle des Préalpes et également d’en baver un peu ! Parce que oui, on aime aussi la difficulté qui nous fait mériter le génépi de fin de journée.
La traversée doit se faire en 3 jours, de Grenoble vers Chambéry. On regarde un peu le dénivelé annoncé sur le site randonner malin, 3800 de D+ sur 3 jours, pas peur. On s'autorise quand même de partir en fin de journée d’Aix-les-bains et de commencer à marcher jusqu'au soir. Ça nous laissera plus de temps pour admirer les paysages.
Et plus on est large, plus c’est détente, comme un jogging.
JOUR 1.

Comme la sagesse vient avec l’âge et que je me sens toujours très jeune, j'ai décidé de faire mon sac à dos dans un style sherpa savoyard reporter photo. J'ai donc pris sur moi mon appareil photo Fujifilm X-T4, mes zoom 16-55mm et 50-140mmn, un minolta AF-S et une flasque de génépi. J'ai toujours extrêmement de mal à faire des concessions sur le matériel photo quand je pars en randonnée, pas vous ?
Après avoir raté notre train à Aix-les-Bains, on arrive à 18H à Grenoble. La première chose que l'on fait en sortant du train, c’est un selfie d'influenceuse et chercher du regard le fort de la bastille. On n’est pas en 1789 mais on doit quand même lui marcher dessus car c'est notre point d'entrée pour la Chartreuse. Après quelques mètres en ville, on entre dans le fort et commence l'ascension de ses 1244 marches et 260 D+.
Ça commence fort, très fort. Le temps frais de mai se transforme en chaleur humide balinaise, le cardio monte en même temps que l’on progresse dans les escaliers, nos couches de vêtements tombent rapidement entre la marche n°40 et la marche n°57. On reste dignes dans l’effort malgré les nombreux dépassements des traileurs grenoblois qui bondissent de marche en marche tels des chèvres sauvages.

Une fois arrivés en haut, on décide de continuer. Aux alentours de 20h, la faim se fait sentir et la luminosité diminue. On trouve un terrain quasi plat et on décide d'y bivouaquer.
JOUR 2
17km de marche //  1,5k de D+

Le jour se lève, les oiseaux chantent, il est l'heure de se lever. 
Une fois notre petit déjeuner avalé, on se prépare à repartir. Après coup, je me dis qu'on aurait pu l'améliorer pour le rendre plus complet. Pour cette randonnée, on avait prévu une barre chocolatée et un café soluble par personne, c'est léger pour une journée d'efforts.

Au bout d'une heure les affaires étaient packées, les lacets serrés et les dents brossées. Le trajet de la journée commence par une heure de marche sur une légère descente jusqu'à un village bordant une route. On s'y arrête pour recharger nos camelbacks à un point d’eau repéré sur le site refuge.info. Les sacs étant remplis comme des tacos 5 viandes, on est obligés de dépacker nos sacs pour atteindre nos poches d’eau, dommage on avait tout rangé il y a une heure...
Prêt à repartir, Nicolas vérifie sur son téléphone le chemin, "On est là". Ni en avance ni en retard et sur le bon chemin, merveilleux ! On part donc frais comme des gardons attaquer la portion de notre traversée que l'on a identifié comme étant celle ayant le plus de D+. C'est un chemin de forêt qui part du parking du col de Vence (772m d'altitudes) et remonte en zig zag jusqu'au fort Saint Eynard, perché à 1325 mètres d'altitude. Le temps que les muscles se fassent à l’effort et que le rythme soit trouvé, on fait un peu la grimace. Le poids de mon sac me fait suer à en remplir des pintes un soir de Saint Patrick. 
Après quelques heures, le dénivelé est vaincu et le fort nous apparait. On décide d'y faire notre pause repas ainsi qu'un point météo. Pour le moment, on échappe à la pluie annoncée pour la semaine. Au dessus de nous, le ciel est bleu et dégagé mais tout autour, des nuages dans des nuances de gris plus ou moins menaçants s'amoncellent. On se sent comme deux gibiers encerclés, ça sent pas bon...
Après avoir avalé nos plats lyophilisés et profité des éviers du fort pour laver notre vaisselle, on se décide à se remettre en route. Vingt minutes de marche plus tard on se trouve de nouveau à l'endroit de notre pause déjeuner et l’on comprend, réveillés par notre marche digestive, que le départ nous menant à la suite de notre aventure se trouve finalement 200 mètres plus bas sur la route donnant accès au fort.
En regardant le GPS, on se rend compte que nous sommes légèrement en retard sur nos ambitions de kilomètres, on décide donc de mettre nos bâtons de randonnée en position « tout schuss » et d'accélérer le pas. Le plus gros du dénivelé de la traversée étant derrière nous, on devrait pouvoir rattraper ce retard facilement.
Ça c'était l'idée, la réalité est un peu différente. La pluie des derniers jours a rendu le terrain boueux et les nombreux cailloux et racines glissent. 
Le tracé nous fait successivement monter et descendre sur les arêtes, nous offrant ainsi la possibilité d’admirer depuis les nombreux points de vue un panorama sur la vallée du Grésivaudan et la chaîne de Belledonne, sur laquelle s’abattent d’immenses rideaux de pluie. C’est magnifique et menaçant, un peu comme une panthère ou une italienne.
En milieu d'après-midi, une légère pluie commence à se manifester. Sur le chemin, victimes des intempéries des dernières semaines, plusieurs troncs se sont déracinés et couchés nous obligeant à les enjamber tant bien que mal et plutôt mal que bien.
Mais allez, on est là pour profiter, ne l'oublions pas ! Sous une pluie qui commence à se faire de plus en plus forte, nous passons devant des champs d’ail des ours sauvage. L'Allium ursinum, pour les latinos, partage les mêmes bienfaits et propriétés gustatives que l’ail « conventionnel », les feuilles poussent à partir de février et les fleurs avril. Il pousse généralement en grand nombre et lorsque l’on passe à côté, l’odeur caractéristique de l’ail se fait sentir ! Une fois hachées, les feuilles sont excellentes pour agrémenter une salade ou une raclette. On peut également en faire un pesto pour épater les invités. Content de cette rencontre, je propose à Nico d'en ramasser pour régaler nos papilles quand sonnera l’heure du prochain repas. Il trouve l’idée très cool et nous voilà, tels deux sorcières du Berry, à cueillir des feuilles au milieu de la forêt. 
Cette seconde journée de marche touche à sa fin. Vers les 18h et  sous une pluie de plus en plus forte, on arrive dans une clairière. J’avais indiqué celle-ci comme point d’intérêt sur mon application GPS pour l’abreuvoir qu’on y trouve ! Car l’eau, c’est important en randonnée. Avoir un point d'eau à côté de sa zone de bivouac, c'est avoir résolu l'équation du confort à au moins 70%. Pas la peine de se limiter en eau pour boire, manger et se laver, un luxe ! Prévoyez toujours des comprimés purificateurs ou encore mieux, une gourde filtrante comme celles proposées par la marque Katadyn. (L'édition noire est stylée et ira parfaitement avec mon camelback omega, je dis ça je dis rien... Mais je me suis tué à la tâche pour ce récit gratuit...)
Bref, la pluie s’étant transformée en canon à eau à notre arrivée dans la clairière, on part au pas de course s'abriter vers un cabanon collé à l’abreuvoir. Le débord du toit ne dépasse que de quelques centimètres et on décide alors de laisser nos sacs au sol, protégés par leur housse de pluie, afin de nous coller le plus possible au mur du cabanon. Le vent se lève, permettant régulièrement à la pluie de contourner le toit et de venir nous arroser. On se rend compte que le sol de la clairière est gorgé d’eau, rendant  difficilement envisageable le projet d’y planter la tente. On se pose la question de continuer mais cette solution est rapidement exclue, ne sachant pas combien de temps il nous faudrait pour trouver un nouveau terrain assez plat et relativement sec. L’horreur !
 
C’est dans le désespoir que certains se transforment en héros, Nico est de ceux là. Il a repéré au loin un chalet avec une terrasse couverte et se propose d’y faire un repérage. Tel un éclaireur comanche, il part dans la tempête sous son parapluie. Car oui il a pensé à prendre un parapluie mais pas de pantalon de pluie. J’aime le style, je salue l’artiste.
Dans l'attente, je craque et décide de... ne rien faire. Parce que clairement, j'ai rien à faire mis à part attendre, le dos plaqué contre le mur et subir l’énième cycle de rinçage offert par mère nature.
Sous les trombes d'eau, j'entrevoie le retour du Messi.
L’endroit est bien inoccupé et Nico bien trempé. Le lieu est fermé mais la terrasse est accessible et bien abritée en partie par le toit. Ma tente étant autoportante, elle n’a pas besoin d’être fixée au sol pour être utilisée et c’est tant mieux. On pourra la monter et la placer à l’abris sous le toit de la terrasse. J'ai bien fait de changer de tente l’été dernier ! Pour les curieux, c’est une Salt Creek de chez Big Agnes, pourquoi ? Parce qu’elle est ultra légère, 3 saisons et possède des ouvertures sur 3 côtés. Un bijou.
Arrivés au chalet, la pluie cesse subitement comme si la fin de la confrontation avait été sifflée. Pas emballés à l’idée d’un match retour, on se dépêche de monter la tente et de préparer le plat du soir.
En dégustant nos plats lyophilisés agrémentés d’ail des ours, façon chef étoilé, on fait un point sur les kilomètres qu’il nous reste à parcourir. Le premier tiers du parcours est loin d'être atteint malgré le rythme que l'on s'est imposé, on avance clairement pas. On ne se l’explique pas vraiment mais pas découragés pour autant, on décide de se lever tôt le lendemain pour repartir de plus belle. La décision est quand même prise de modifier le tracé en supprimant les montées et descentes d’arêtes au profit d’un chemin plus rectiligne traçant tout droit dans la vallée. Avec plus d'heures de marche dans la journée et un trajet plus droit et plus plat on devrait rattraper le retard. 
JOUR 3
13H et 34km de marche  // 1,9k de D+

Réveil à 6h au son des vagues provenant de l’alarme de mon téléphone. Difficile de sortir du duvet, l’air est frais et les jambes lourdes. Pour rester encore un peu au chaud, je décide de m’habiller à l’intérieur de mon duvet, façon Houdini. L’heure matinale et le temps humide nous offre un spectacle magnifique. Tout autour de nous les nuages épousent les montagnes et naviguent au sommet des arbres. Moment de calme, on profite de ces rivières volantes en buvant notre café. Souhaitant profiter pleinement du moment, je ne résiste quand même pas à l’envie d’aller chercher mon appareil photo pour faire quelques clichés.
Après notre petit déjeuner de fortune, on remballe nos affaires et faisons le plein d’eau à l’abreuvoir. Les camelbacks remplis, nous voilà partis sur une route bitumée que l’on quitte rapidement au bout de quelques mètres pour rentrer dans l’espace naturel sensible du col du Coq. La forêt est magnifique, le chemin que l’on emprunte est large et plat, façonné pour que des familles puissent s’y croiser sans gêne, on profite de ce confort de marche pour ne pas trainer. Y randonner est un réel plaisir pour les yeux et les jambes.
La matinée suit son cours et on doit au bout d'un moment quitter ce chemin pour en retrouver un plus familier, ponctué de racines et de rochers. Est-ce le génépi de 6h24 ou la lassitude des chemins techniques ? On n’a pas la réponse, mais Nico et moi sommes forcés de ralentir la cadence devant ce terrain si peu "friendly user »...
Vers les 10h, la pluie et le brouillard viennent nous trouver. Mouillés et dans une faible visibilité, nous continuons en veillant de bien regarder régulièrement nos applications pour ne pas emprunter un mauvais chemin. N’étant pas sur un chemin de GR, la signalisation est moins fréquente, on a vite fait d’emprunter le mauvais et de s’en rendre compte trop tard...
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Cette marche matinale va prendre un tout autre sens lorsqu’on se retrouve au bout d’un moment nez à nez avec une face rocheuse sur lequel il y a un relais chaîné. On comprend rapidement que c’est la suite de notre chemin, le relais nous amenant plusieurs mètres plus haut dans la montagne. Grimpeur à mes heures, l'exercice est facile et ludique. J'ai forcément moins de sensations dans mes Engadin que dans mes chaussons d'escalade mais leur tige haute et rigide ainsi que la pointe renforcée de la semelle me permettent d'avoir constamment le pied sûr malgré les rochers glissants, l'espace réduit et le poids du sac.
Arrivés au bout du relais, le chemin continue dans une faille. Celle-ci s'enfonce dans la roche sur plus d'une centaine de mètres et est obstruée par endroits d'éboulis à escalader. Sur certaines portions la largeur de la faille ne nous permet pas de passer avec les sacs sur le dos, nous obligeant soit à les porter à bout de bras au dessus de nos têtes ou alors prendre appui, en s’aidant de nos pieds, de chaque côté de la faille pour gagner quelques mètres de hauteur là où la largeur nous permet de passer.
On sort avec succès de cette portion pour nous retrouver dans un  brouillard plus épais que le précédent. Scène irréelle, devant moi, Nico progresse sur le chemin en zigzag menant au sommet pendant qu’un groupe de corbeaux plane sans bruit au dessus de lui. Il manquait à ce décor quelques notes de violon pour se croire à la frontière séparant le monde des vivants de celui des morts, grosse ambiance ! Vers la fin de l’ascension, la pluie commence à se transformer en grêle et c’est une chance. A la différence de la pluie, la grêle c’est solide. Ça pique le visage et les mains mais ça épargne nos membranes gore-tex déjà saturées d’eau. Parcourant les quelques mètres nous séparant du sommet, on se retrouve au bord d’une vertigineuse arête. La neige ayant recouvert la zone, on ne voit pas la suite du parcours. Commençant à ne plus avoir de sensations dans les doigts, on essaye tant bien que mal de débloquer nos smartphones pour nous situer.

Nos applications ouvertes, c’est une nouvelle claque. Il est presque 12H et on n’a même pas fait la moitié du parcours prévu, à croire qu’on progresse en moonwalk depuis ce matin. On regarde également la météo, pluie et orage annoncés sur toute l’après-midi, youhou...
A ce rythme, il nous faudrait 1 ou 2 jours de plus pour finir la traversée, ce qui n’est pas possible compte tenu de nos ressources limitées. 
On décide donc de changer nos plans et de réajuster la direction. A savoir, partir à la gare la plus proche afin de rentrer et notre choix s’arrête sur la ville de Pontcharrat. Je regarde le site de la SNCF, il y a bien des trains en direction d’Aix-les-bains. 
Comme tout citadin désespéré, je décide de m’en remettre à google maps pour nous trouver le chemin le plus court jusqu’à ce lieu de salut. Il y a environ 5H de marche annoncée, c’est jouable. Nico, qui commence vraiment à ne plus sentir ses doigts, me signale que google maps ne prend pas en compte le dénivelé et que le temps de marche annoncé n'est surement pas fiable. Ayant la tête froide, même dans les situations les plus compliquées, je lui expose mon plan : "ouais mais on va marcher encore plus vite parce que ce soir, j’ai décidé de manger une pizza et de prendre une douche brûlante !!! ».  Devant tant de bon sens, Nicolas accepte de tenter l’impossible, rentrer en défiant le dénivelé. Le froid nous faisant claquer des dents, on se met d’accord sur une décision, celle d’avancer.

Après plusieurs allers et venues on trouve, caché sous la neige, le chemin nous permettant de descendre de l’arête. On se retrouve alors au fond d’une vallée, encerclés par de hautes montagnes, le paysage y est tout simplement extraordinaire. Jusqu’à perte de vue, le terrain y est plat et recouvert d’herbe d’un vert foncé. Tel des brachiosaures du jurassique, des troupeaux de rochers sont disséminés dans la vallée . De tailles variées et réparties de manière inégale, certains sont tellement imposants et anciens que des arbres poussent au dessus. Ce contraste entre tranquilité et chaos me rappelle le dualisme des paysages islandais. Vers 12h, on s'autorise une courte pause déjeuner à l'abris d'un de ces géants de pierre. 
Au moment de repartir, Les échos d’orages dans les vallées voisines nous parviennent. On doit absolument passer le col nous séparant de la ville avant que l’orage soit sur nous. S’il arrive avant, nous allons être obligés de rester en fond de vallée pour ne pas faire office de parabole humaine, et donc bye bye le train et la soirée pizza. Toujours un oeil sur le chrono, on ne s’autorise que de courtes pauses pour vérifier la direction et l’heure. Tic tac, au fil de l’après-midi, la durée du trajet de google maps s’allonge comme des minutes Windows. 
Elle s’allonge tellement que nos options pour les trains se limitent maintenant à celui de 23h, c’est le dernier et il ne nous reste que 30 minutes d'avance...
Ça y est ! On est sortis de la Chartreuse et on déboule dans une forêt communale ! Cette sortie aura été marquée par la négociation d'un droit de passage avec un bouquetin décidé à rester en plein milieu de notre chemin. J’ai d’ailleurs beaucoup de regrets de n’avoir pas pris de photo à ce moment, mais bon c’est ça aussi la magie de la nature, garder le souvenir en tête plutôt que sur un disque dur. Le chrono tourne, on n’a plus que 11 minutes d’avance. Le chemin que nous demande de prendre google maps est bloqué par un amas de branches et de troncs. La fatigue est trop grande pour réfléchir à un plan B et l’appel de la pizza trop fort, on décide de se frayer un chemin à travers les branches et de rester sur la trace GPS. La descente sur ce terrain non fréquenté se fait de nuit, à la frontale et sur un rythme de trail. Nous ne le savions pas encore mais nous venions d’inventer le Fast Hicking, de rien.
Arrivés aux abords d’une ville, il nous reste moins de 9 min et encore quelques kilomètres à parcourir sur les routes départementales. On se retrouve à marcher sur du bitume et c’est déconcertant. C’est plat et dur, les jambes ne sont plus habituées, j’ai l’impression de marcher comme un nouveau-né. Après presque deux heures, les jambes en vrac et fatigués, on arrive à la gare avec 3 minutes d’avance. 
Je jette un oeil sur un écran pour savoir sur quel quai aller. Aucun train n’est prévu avant demain...
Je cligne des yeux et vais consulter sur un autre écran.
Toujours aucun train prévu avant demain...
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